L’immigration est un phénomène humain, ancien et mondial. Si elle s’amplifie depuis les années 60, elle reste stable, 3,6% d’immigration internationale, au regard de l’accroissement de la population mondiale. Majoritairement l’immigration est une immigration subie. Provoquée par l’impérieuse nécessité de fuir la pauvreté, les conflits, les difficultés sociales et politiques, les problèmes environnementaux.
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés souligne qu’à la fin de l’année 2020, il y avait 82,4 millions de personnes déracinées du fait de guerres, de conflits ou de persécutions. On dénombrait, parmi elles, 26,4 millions de réfugiés, 4,1 millions de demandeurs d’asile en attente de l’examen de leur dossier. Les conséquences des guerres comme en Syrie, en Afghanistan et depuis le 24 février en Ukraine mettent en exergue l’état critique des politiques migratoires mises en œuvre en Europe et l’absence de consensus sur l’accueil des réfugiés. L’Allemagne est le seul pays d’Europe à faire partie des 10 pays au monde qui accueille le plus de réfugiés et de migrants. S’ajoute aux nombreux conflits, l’impact du réchauffement climatique, qui génèrera à lui seul plus de 250 millions de personnes immigrés d’ici à 2050. Une réalité qu’il est urgent d’intégrer et d’anticiper dans les projets politiques qu’ils soient internationaux ou européens.
Le Pacte du pouvoir de vivre, construit par la CFDT et ses partenaires, affirme la nécessité d’« accueillir dignement les réfugiés et migrants et garantir les conditions d’une intégration réussie » comme partie intégrante d’un projet de société. La France doit jouer un rôle moteur pour harmoniser par le haut à l’échelle européenne, les normes communes.
A l’opposé des discours des candidats d’extrême droite à l’élection présidentielle, fustigeant les immigrés en les rendant responsables de tous les maux de la société, les bienfaits de l’immigration sont évidents et incontestables : La France est vieillissante, le nombre des 75-84 va enregistrer une croissance inédite de 49% entre 2020 et 2030, passant de 4,1 millions à 6,1 millions. Notre taux de natalité est stagnant (1,87 enfant par foyer). Le ratio natalité/vieillissement aura des effets négatifs sur notre économie. Sur le marché du travail, le Conseil d’analyse économique (CAE) relève dans sa note de novembre 2021 que les secteurs d’activité qui faisaient le plus appel aux travailleurs immigrés en 2018, sont ceux qui aujourd’hui déclarent manquer de main-d’œuvre.
Pour la FCE-CFDT, l’immigration est un facteur chance en matière démographique, économique, culturel et humain. Elle est source d’opportunités et de progrès pour la société à condition que les politiques migratoires intègrent une vision à long terme de ces bienfaits.
